Tout cet argent a pour conséquence de nombreuses dérives, que le sport ne connaissait pas jadis quand l'argent et le sport n'étaient pas liés. Les valeurs véhicule du sport que l'on connait, que ce soit la solidarité, le courage, l'esprit d'équipe etc.. sont parfois bafoués et oubliés pour laisser place à un esprit cupide et avide de moral.
Pourtant, les valeurs qu’on peut associé au sport actuellement sont plutôt caractérisés par l’inégalité entre les genres, la corruption, le dopage, l’individualisme et différentes motivations qui peuvent être économiques ou politiques: l'exemple du salaire des sportives qui est très inférieur aux salaires de leurs homologues masculins illustre totalement cette inégalité entre les genres. La corruption, quant à elle, est de plus en plus présente dans le sport professionnel: c'est le cas en Europe ou le crime organisé est très impliqué notamment dans le football (autrement appelé "soccer") puisque le truquage des matchs est une source lucrative de fraude à un faible risque d’accusation et de sanctions. Prenons un autre exemple de corruption: en 2002 ou les dirigeants olympiques auraient payé pour obtenir l'organisation de la compétition.
Par ailleurs, les athlètes sont plus intéressés par le succès personnel que le succès de leur équipe: «J'avoue avoir moi-même connu des moments dans ma carrière au cours desquels je préférais perdre en étant sur le terrain plutôt que de gagner sans participer, ça arrivait surtout quand la rivalité au sein de l'équipe paraissait plus importante que le résultat contre l'adversaire. C'est loin d'être une formule gagnante.» affirme Patrick Leduc, ancien joueur de l’impact de Montréal. Selon un sondage, il y'a actuellement 60% des Français qui ne croient pas que le sport professionnel soit en accord avec les valeurs éthiques du sport.
Dans certains sports, notamment dans le tennis, l’athlétisme et surtout le cyclisme, le dopage est devenue monnaie courante: en effet depuis 1968, 66% des athlètes ayant terminé sur le podium lors du tour de France ont été sanctionnés suite à un dopage et les récentes hausses de salaire contribuent à amplifier ce phénomène. Certes cela n’est pas énorme comparé aux salaires astronomiques des joueurs de football ou de soccer qui sont bien plus importants car le problème n'est pas là: même si le salaire moyen a augmenté (22% entre 2010 et 2011), les principaux bénéficiaires restent néanmoins les vedettes. On peut effectivement observer une très grande disparité entre le salaire de base (qui se situe entre 40 000 et 100 000 euros) et le salaire des vedettes (qui lui peut grimper à plusieurs millions) sans compter les primes de victoire qui peuvent être assez importantes.
De ce fait, réduire l’écart serait une bonne façon de contrer le dopage car ces athlètes étant des icônes de leur sport nuisent beaucoup à l’image même du sport. Certaines compétitions sportives sont de plus en plus associés au dopage ce qui provoque un désintérêt de la part des amateurs.
Mais en plus d’être néfaste à l’image du sport, le dopage peut gravement affecter la santé des sportifs qui en consomment (accidents cardiaques, cancers, impuissance, stérilité..).
De plus, les athlètes sont considérés comme des modèles à suivre, des idoles par les jeunes enfants ou les adolescents qui pratiquent un sport. Mais dans certains clubs sportifs, certains entraîneurs vont jusqu’à pousser les jeunes à consommer des produits dans le but d’augmenter leur performance et ainsi se mettre en valeur ou mettre en valeur leur club. Selon une étude réalisée dans des collèges en France, 3 à 5% des jeunes, incluant ceux qui ne pratique aucun sport, serait touché par le dopage. « Le plus souvent ce sont les entraîneurs qui donnent les produits aux enfants à l’insu des parents qui, de leur côté, poussent les gamins à faire toujours mieux, à rechercher la performance à tout prix » affirme le psychiatre Didier Lauru.
Ainsi selon une partie de l'opinion publique le sport professionnel ne correspond plus aux valeurs que l’on voudrait qu’il transmettre.
B) Une équité sportive fragilisée
Après avoir exposé les différentes dérives amenées par l'argent dans le sport, on peut donc dire que c'est le fondement même du sport ainsi que les valeurs qu'ils apportent qui sont menacés.
L'argent accentue donc des inégalités qui étaient présentes au départ comme c'est le cas dans le basket américain (appelé NBA) qui diffère tant de celui qui se pratique en France (connu sous le nom de FFBB) de part les différents moyens mis en place dans les deux Fédérations. En effet, la différence notable de moyens et de budget entre ces deux ligues montre une conséquence directe sur les performances comme on le voit par le fait que l'équipe nationale américaine ne laisse presque aucune place à ses concurrents dans ce sport (et cela s'applique également à son championnat élevé au rang de "Meilleur" championnat au monde dans le domaine du basket).
Cette répartition inégale de l'argent a également une conséquence sur l’intérêt des spectateurs pour le sport: en effet jadis quand le résultat n'était jamais joué à l'avance et quand l'attente du résultat était dénué de certitude, les spectateurs semblaient porter un intérêt immense. Cet intérêt est toujours présent mais il a changé: en effet, actuellement un match n'est jamais joué d'avance mais il n'est plus impossible de déterminer le résultat tant la différence économique et sportive entre deux équipes peut flagrante.
Néanmoins les ligues sportives cherchent certaines solutions pour une meilleure égalité des chances comme c'est le cas du "fair-play" financier de l'UEFA pour le football qui vise à endiguer l'endettement des clubs européens et ainsi rééquilibrer les compétitions européennes mais c'est aussi le cas pour la NBA dans le cadre de la Draft annuel qui se déroule avant chaque début de saison régulière (cet événement est semblable à une bourse de jeunes joueurs ou chacune des 30 équipes de la NBA choisit de sélectionner tour à tour un joueur de son choix qu'on appelle "Rookie") ou les clubs les mieux classés du championnat, lors de la dernière saison, choisiront de faire signer un joueur chez eux dans les derniers laissant ainsi les clubs les moins bien classés, lors de la saison précédente, choisir en premier et ainsi renouveler leur chance de victoire pour la saison à venir.
Interview accorde au journal Le Figaro , de Bastien Drut , économiste spécialise dans le sport qui nous livre ses impressions concernant le fair play financier .